Sciences&Avenir


DÉCEMBRE 2001 : Maladies des radiofréquences (p 82 à 89)

Lignes à haute tension : Cancer chez l'enfant
Moniteurs et téléviseurs : Stress et trouble oculaire
Antennes relais : Du stress au cancer
Téléphones portables : Mort cellulaire
Au-delà des micro-ondes : Sur la piste des ELF [Extrêmement basses fréquences]
Au cœur de la cellule : Effets biologiques des ELF


MAI 2002 : Surdoses de champs magnétiques
Femmes enceintes : Pics et fausses couches
Enfants : Risques de leucémie
Tous exposés : Baisse des défenses immunitaires


DÉCEMBRE 2002 (p28-29)
Téléphone portable : Risque confirmé
[Le DAS (ou SAR) : ] Une mesure « fantôme »



Sciences et Avenir décembre 2001
"Maladies des radiofréquences


Antennes relais, lignes à haute tension, téléphones portables, moniteurs informatiques... Même sans effet thermique, les champs électromagnétiques de basse fréquence sont-ils nocifs ? Devant une liste de symptômes de plus en plus longue, la science commence à s'interroger. Sciences et Avenir lève le voile sur un nouveau dossier de santé publique.

Dans le sillage de l'électricité et de la radiophonie, notre environnement a vu proliférer les sources de champs électromagnétiques depuis un siècle. Après les micro-ondes, dont les effets thermiques ont été reconnus cancérogènes il y a quelques années, les extrêmement basses fréquences, ou ELF, sont l'objet de plusieurs études qui suspectent aujourd'hui l'existence d'effets biologiques athermiques, tout aussi délétères à long terme. Ces champs électromagnétiques émanent de la plupart des appareils électroniques que nous utilisons quotidiennement. A l'ère des communications sans fil, des scientifiques appellent à la prudence face à ce qu'ils qualifient de "stress électromagnétique" ou de "maladie des radiofréquences".


Lignes à haute tension
Cancer chez l'enfant

Evoquée aux Etats-Unis dès le début des années 70, l'existence d'un lien entre les lignes à haute tension et l'apparition de cancers chez les enfants vivant à proximité vient d'être officiellement reconnue, au début de l'année, par l'étude britannique du Pr Richard Doll.




Moniteurs et téléviseurs
Stress et trouble oculaire ?

Pour le Pr Clements Croome, de l'université de Reading (Royaume-Uni), qui étudie le syndrome du building (building sickness syndrome) auprès d'une population d'employés de bureau travaillant sur ordinateur, "le rayonnement électromagnétique des écrans serait responsable d'un tiers des symptômes du stress professionnel".

Dans la Revue japonaise d'ophtalmologie clinique, le Pr Miyata, de l'Institut hospitalier de Kitasato (Japon), signalait, en 1999, qu'après quatre heures de jeux vidéo, un examen ophtalmologique révélait chez les utilisateurs la présence d'ulcérations de la cornée.




Antennes relais
Du stress au cancer

Fatigue chronique, irritabilité, céphalées, insomnies, angoisses …
Les principaux symptômes cités par les riverains d'antennes relèvent de ce qu'on appelle communément le stress. Roger Santini, chercheur à l'Institut national des sciences appliquées, vient de publier une enquête sur ce sujet. Mais il y a des soupçons plus graves : des fausses couches et quelques cas, parmi les enfants, de leucémie ou de lymphome lymphoblastique.




Téléphones portables
Mort cellulaire ?

Après les cas de tumeurs cérébrales rapportés il y a quelques années et mis sur le compte des micro-ondes et de la puissance des tout premiers téléphones portables, les utilisateurs se plaignent toujours de maux de tête et de fatigue. En outre, une récente étude pilote, publiée par l'Académie des sciences de Moscou, fait apparaître une augmentation significative du taux d'oxyde nitrique ou monoxyde d'azote (NO) exhalé par les utilisateurs de téléphones GSM après 45 minutes de conversation étalées sur une journée. Vasodilatateur et marqueur de l'inflammation, le NO est toxique pour les neurones, et une surproduction d'oxyde nitrique peut entraîner la mort cellulaire.




Au-delà des micro-ondes :
Sur la piste des ELF

Les micro-ondes ne sont pas seules à avoir des effets biologiques: malgré les normes réglementant la téléphonie mobile, riverains et utilisateurs ont des problèmes de santé.

Le seul risque avéré concernant la téléphonie mobile consiste en un échauffement des tissus. Cet effet thermique qui n'apparaît qu'à de très fortes intensités d'émission est propre aux fréquences de la gamme des micro-ondes. Ingénieur industriel en électronique et expert indépendant à Lyon, Patrice Krins confirme : "L'effet thermique commence à partir de 150 MHz, avec des pics aux alentours de 700 MHz." Voilà pourquoi l'intensité des antennes relais a été limitée. Tout comme la puissance des téléphones, dont la limite repose sur la mesure du TAS (taux d'absorption spécifique) ou SAR en anglais (specific absorption rate), établi au moyen de têtes "fantômes" exposées durant six minutes à un téléphone portable plaqué contre une tempe. Sont ainsi considérés comme conformes au regard du SAR américain, les téléphones n'excédant pas 1,6 W/kg (watt par kilogramme), et ceux n'excédant pas 2 W/kg au regard du TAS européen. Sur le modèle de ce qui se fait aux Etats-Unis, les fabricants de téléphones pourraient bientôt être contraints d'afficher sur chaque appareil européen sa propre valeur du TAS.

En France, comme dans de nombreux autres pays, pouvoirs publics et opérateurs se retranchent derrière ces normes pour affirmer que les stations de base et les téléphones portables n'ont aucun effet nocif. Malheureusement, tout le monde n'est pas de cet avis. D'abord parce que du simple point de vue des "riverains" d'antennes et des utilisateurs de téléphones portables, ces normes n'empêchent pas les maux. Et les maux, il y en a beaucoup, des plus anodins aux plus sérieux : stress, fatigue chronique, fausse couche, ménopause précoce, lymphome, leucémie ou autres types de cancer. Présidente de l'association Priartém (Pour une réglementation de l'implantation des antennes relais de la téléphonie mobile), Janine Le Calvez a décidé d'inventorier ceux de ses adhérents, riverains de stations de base, afin de dresser la liste la plus exhaustive possible des symptômes imputables aux champs électromagnétiques.

De son côté, Roger Santini, chercheur au laboratoire de biochimie-pharmacologie à l'Insa (Institut national des sciences appliquées) de Lyon, vient de publier la première étude sur la santé des riverains des stations relais de téléphonie mobile (voir tableau p. 86). Malgré un petit échantillon de sujets (un peu plus de 500 personnes), l'étude fait ressortir un fait troublant : même à 200 mètres de distance des antennes, les riverains continuent à se plaindre de toute une série de symptômes qualifiés, au regard de recherches déjà anciennes, de "stress électromagnétique" ou de "maladie des radiofréquences". Une prochaine étude, d'ampleur plus importante, est en cours.
Mais si de nombreux scientifiques s'élèvent aujourd'hui contre ces normes, c'est avec un tout autre discours.

Leur argument est simple: les effets thermiques ne sont pas tout. Dans l'Encyclopédie médico-chirurgicale, le professeur Luis Miro, chef du service de biophysique médicale à l'université de Nîmes, écrivait en 1994 à propos des risques liés aux rayonnements radio-électromagnétiques, que « depuis une quinzaine d'années, on a une connaissance plus précise de l'interaction rayonnements/ tissus et de nombreuses expérimentations montrent que l'effet thermogène n'est pas le seul à agir biologiquement ». La matière vivante est en effet électromagnétique, ainsi que l'explique le biophysicien Cyril Smith dans un ouvrage de référence intitulé l'Homme électromagnétique, et donc à même d'être perturbée par les champs électromagnétiques de son environnement.

Or de nos jours, la pollution électromagnétique est partout. Il suffit de regarder l'évolution du spectre des fréquences depuis le début du XXe siècle pour s'en convaincre (voir le schéma ci-dessus) : après le GSM et le DCS de la téléphonie actuelle, l'arrivée du réseau de troisième génération UMTS, la mise en place du protocole de communication par ondes radio à courte distance Bluetooth (BT) et la boucle locale radio (BLR), le spectre des fréquences est saturé jusqu'à 3 GHz (gigahertz).

Et les regards se tournent maintenant vers le bas du spectre, vers les extrêmement basses fréquences, ou ELF (extremely lowfrequencies) et les VLF (very low frequencies) pour trois raisons essentielles. D'abord, parce qu'un des principes élémentaires de la biophysique veut que moins la fréquence est élevée, plus les ondes électromagnétiques pénètrent loin à l'intérieur de notre organisme : si les micro-ondes sont absorbées par les premiers  millimètres de notre chair, les ELF, elles, nous traversent complètement, sans que rien ne les absorbe ou ne les atténue. Ensuite, parce que lesdites fréquences correspondent aux fréquences des ions de calcium, magnésium, potassium, sodium, etc. présents dans notre organisme. De quoi suspecter fort logiquement une possible interaction, voire des interférences du champ électromagnétique de notre environnement sur celui de notre organisme. Enfin, parce que les ELF sont partout autour de nous, émanant d'un grand nombre d'objets électriques ou électroniques de notre quotidien : lignes électriques, téléphones cellulaires, téléviseurs, moniteurs informatiques, micro-ordinateurs portables.

Sans oublier les stations de base de la téléphonie mobile, qui émettent elles aussi des basses fréquences, en plus des micro-ondes.

26 juin 2001. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), qui fait partie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), revoit le cas des ELF. Dans son classement de référence, celles-ci passent de la catégorie des substances ou rayonnements "inclassables " à la catégorie 2b, "peut-être cancérogènes", qui se situe avant les "cancérogènes probables " et les "cancérogènes certains". En attendant le résultat de nouvelles études, publiées au mieux en 2003. Aucun problème en France où, en imposant une intensité maximale " cinquante fois plus faible que les niveaux d'exposition capables de provoquer un échauffement significatif des tissus... ", une circulaire interministérielle en date du 16 octobre dernier affirme introduire "un facteur de sécurité supplémentaire vis-à-vis d'éventuels effets non thermiques pour lesquels de nombreuses études et recherches sont toujours en cours".

Erreur, crient certains spécialistes. Dans le cadre des effets athermiques des ondes pulsées (celles de la téléphonie mobile, par exemple), la notion de puissance, ou d'intensité est caduque.


Directeur du Laboratoire de biophysique électromagnétique à l'Académie des sciences de Moscou, Vladimir Binhi est formel : "Il n'y a pas de limite théorique inférieure d'intensité pour l'obtention d'effets biologiques par les champs électromagnétiques. " L'étude suédoise du Pr Salford a même démontré sur des rats, il y a quelques années, que les effets délétères des ELF étaient plus importants lorsqu'on diminuait l'intensité- du champ électromagnétique. "Nous n'avons toujours aucune idée des effets biologiques des petites doses administrées de façon permanente", confirme Patrice Krins.

Il est néanmoins établi que certains sujets sont plus sensibles aux ELF que d'autres. Et si plusieurs facteurs conduisent généralement à l'apparition d'une maladie, la pollution électromagnétique pourrait n'être, au pire, que l'élément aggravant. Les populations exposées de façon permanente et passive aux antennes ou lignes à haute tension sont, elles, évidemment les plus menacées. Comme pour le tabac, on peut espérer que la formule "Nuit gravement à la santé" soit affichée d'ici quelques années sur un certain nombre d'appareils électroniques de notre quotidien. Simple principe de précaution.

Laurent Clause




Au cœur de la cellule
Effets biologiques des ELF


Quels sont les effets délétères imputables aux champs électromagnétiques de basse fréquence ? Le point sur les certitudes scientifiques actuelles.

De toutes les pathologies suspectées d'être provoquées ou du moins facilitées par les ELF (extremely low frequencies), deux au moins font l'objet d'un consensus scientifique : la leucémie infantile et la leucémie lymphocytaire chronique de l'adulte. Un rapport rédigé par l'Institut national de la santé américain, en 1999, recense plusieurs études croisées indiquant qu'avant 6 ans, l'exposition permanente aux ELF entraîne 4,5 fois plus de risques de développer cette première maladie. Concernant la seconde, le facteur est nettement moins significatif. Toutefois, de l'aveu même du coordinateur de ce rapport, le Dr Kenneth Olden, directeur de l'Institut national de l'environnement sanitaire américain, "les études épidémiologiques peinent à démontrer les liens de cause à effet, contrairement aux expériences en laboratoire". Malheureusement, ces dernières sont incapables d'établir ces liens avec certitude. "Le manque de preuves, de découvertes positives chez l'animal ou au niveau de la mécanique cellulaire affaiblit considérablement les imputations pathogènes des ELF, sans pour autant complètement les disculper", ajoute-t-il prudemment. Bien entendu, nul ne remet en cause les études épidémiologiques. La communauté scientifique se retrouve donc devant une énigme.

Comment des ondes magnétiques ou électromagnétiques de très basse fréquence, sans effet thermique ou ionisant, peuvent-elles induire ou influer sur le cours d'une maladie aussi grave que la leucémie ? Ou d'autres pathologies que les ELF sont soupçonnées de provoquer comme les dépressions nerveuses, immunodépressions, troubles du sommeil... Résultats étiques, observations contradictoires, expériences rarement reproductibles, la science expérimentale piétine et s'en remet à une théorie en l'occurrence défaillante. Et les spéculations vont bon train.

ELF et mélatonine
Une série d'observations plus ou moins concordantes indiquent, par exemple, que l'exposition aux ELF diminue la sécrétion d'une hormone cérébrale indispensable aux rythmes biologiques : la mélatonine. Produite dans la glande pinéale (au centre du cerveau) durant la journée, cette hormone permet au cerveau de se caler sur le cycle circadien (jour/nuit) et inhibe l'activité de l'hypophyse (à la base du cerveau). Or l'hypophyse est au cœur du système endocrinien. C'est elle qui détermine la sécrétion des hormones sexuelles et des hormones du stress, les glucocorticoïdes. Ces dernières mettent en veilleuse tous les mécanismes végétatifs de l'organisme pour le préparer à la lutte ou à la fuite. En cas de sécrétion chronique et excessive de glucocorticoïdes, le système immunitaire finit par s'affaiblir. Par conséquent, si les ELF diminuent la sécrétion de mélatonine, c'est précisément ce qui risque de se passer : l'hypophyse est désinhibée, la sécrétion de glucocorticoïdes augmente exagérément, le système immunitaire perd en efficacité et se montre incapable d'éliminer les cellules tumorales produites à chaque instant dans l'organisme. Voilà pour la théorie. En outre, une diminution de la sécrétion de mélatonine peut avoir bien d'autres conséquences, notamment sur la psyché. Les dépressions saisonnières semblent ainsi liées à ce même phénomène et résulter de la diminution de l'ensoleillement: moins de lumière, moins de mélatonine.

Une étude épidémiologique menée par des scientifiques de l'université de Caroline du Nord indique que, depuis les années 50, les électriciens des cinq compagnies électriques américaines travaillant près des installations électriques, et donc soumis aux ELF, se suicident deux fois plus que leurs collègues de bureau.

A supposer qu'il y ait un lien de cause à effet entre ELF et diminution de la sécrétion de mélatonine - ce dont beaucoup de scientifiques doutent -, il reste à établir la manière dont ces ondes magnétiques agissent sur l'organisme.

Impasse théorique
Un tissu vivant ou un organisme complet n'est pas a priori "magnétisable". Tant qu'il est en vie, il produit naturellement un champ électrique, car il existe une différence de potentiel entre l'intérieur et l'extérieur de ses cellules. Cette différence de potentiel est due à un déséquilibre ionique entretenu par des protéines spéciales, les canaux ioniques, dont la tâche est de pomper par exemple les ions calcium à l'intérieur de la cellule, pour les relâcher à l'extérieur. Le tissu nerveux est très riche en canaux ioniques. Grâce à eux, l'information circule dans les neurones sous la forme d'une impulsion électrique mesurable par l'électroencéphalogramme. Jusqu'à maintenant, rien n'indique que ce mécanisme est sensible aux ondes magnétiques.

Seuls les récepteurs visuels de la rétine transforment les ondes lumineuses en signaux électrochimiques susceptibles notamment d'activer la sécrétion de mélatonine. Mais le spectre du visible a des fréquences plus élevées que les ondes magnétiques et est supporté par des particules appelées "photons".

Que dire en ce cas des oiseaux migrateurs qui ne perdent jamais le nord ? En fait, de nombreux organismes, des bactéries aux humains, synthétisent des cristaux de magnétite. Eux, c'est une certitude, réagissent au magnétisme. Le cerveau humain en contient des millions (voir Sciences et Avenir n 652, juin 2001), et il est probable que leur présence ait un effet sur le comportement en transformant les champs magnétiques en champs électriques, donc en différence de potentiel, etc. Tout est question d'intensité et de fréquence. Mais il n'existe aucune preuve de leur sensibilité aux extrêmement basses fréquences.

Si les cristaux de magnétite ne perçoivent pas les ELF, alors le problème s'épaissit. D'autant que des expériences réalisées en Russie, au Danemark, aux Etats-Unis... ont montré que certains micro-organismes dépourvus de magnétites (levure) étaient sensibles aux ELF ! Vers 50 Hz pour une intensité magnétique de 20 à 30 micro-teslas (en plus des 100 du magnétisme terrestre), 30 minutes suffisent à doper au maximum la prolifération de ces micro-organismes. Pourquoi ? Les biophysiciens conjecturent.

Des physiciens de l'Imperial College de Londres ont tenté de comprendre où pouvaient agir ces ondes dans la cellule. Ils ont magnétisé une solution saline où baignaient des levures, avec des électrodes dispensant un faible courant électrique. Cette technique, développée en Union soviétique par le Dr Liboff dans les années 70, permet d'obtenir une eau dite conditionnée qui rappelle les travaux de Benveniste. Elle est donc loin de faire l'unanimité. Mais ils ont constaté que si la fréquence magnétique correspondait à la fréquence de résonance du potassium (16 Hz), la prolifération des levures augmentait. Elle diminuait si cette fréquence atteignait les 35 Hz, la résonance du calcium dans le champ magnétique terrestre.

Bien que ténus, ces effets possibles des ELF sur les membranes cellulaires peuvent avoir de graves conséquences sur l'organisme. Une exposition quotidienne, pendant des années, aux ELF pourrait déséquilibrer les membranes et les flux ioniques les traversant. Dans un premier temps, seules les cellules dont le métabolisme est rapide (globules blancs). Puis, le tissu nerveux, très sensible aux variations de potentiels électriques, verrait son fonctionnement altéré. Une hypothèse qui explique donc plutôt bien les données épidémiologiques.

Patrick Jean-Baptiste"




 


Sciences et Avenir mai 2002
Surdoses de champs magnétiques

 


"Femmes enceintes
Pics et fausses couches


En croisant quelques instants seulement un champ magnétique élevé, les femmes enceintes ont deux fois plus de risques de faire une fausse couche.

Publiée en janvier, l'étude du docteur De-Kun Li, épidémiologiste au Kaiser Foundation Research Institute (Oakland, Californie), jette un nouveau pavé dans la mare. Menée entre 1996 et 1999, cette étude a consisté à mesurer si la pollution magnétique présente dans notre environnement pouvait, ou non, avoir une incidence sur les grossesses.

Mille femmes américaines ont ainsi été invitées à porter durant 24 heures un dosimètre de type Emdex II, appareil miniature capable d'enregistrer les niveaux de champs magnétiques auxquels elles étaient exposées tout au long de la journée. Conclusion de l'étude en janvier 2002 : parmi celles qui ont croisé, ne serait-ce que quelques instants durant leur journée de test, un champ magnétique d'intensité supérieure ou égale à 1,6 mT on a relevé deux fois plus de fausses couches que chez celles qui n'avaient pas été exposées à cette intensité, avec un risque accru durant les dix premières semaines de la grossesse. L'étude a aussi noté 20,5 % de fausses couches chez les femmes exposées régulièrement à des champs supérieurs ou égaux à 1,6 microtesla (mT) contre 8,2% chez celles soumises régulièrement à des champs inférieurs à 1,6 mT "Durant l'étude, chaque femme devait tenir un journal de bord, raconte le Dr Li. Et indiquer l'environnement dans lequel elle se trouvait durant la journée de mesure : à la maison et au lit, à la maison mais pas au lit, au travail, en transport en commun, ou ailleurs. Nous n'avions pas pour objectif d'établir précisément la source des pollutions magnétiques qu'elles rencontraient. Mais nos résultats ont montré qu'à part au lit, les femmes avaient exactement les mêmes chances de croiser un champ de 1, 6 mT d'intensité dans n'importe lequel des quatre autres environnements définis par nous." En démontrant les effets des pics de champs magnétiques sur la grossesse, cette étude remet en question la notion d'exposition chronique ramenée à une moyenne sur 24 heures utilisée dans toutes les études épidémiologiques sur les leucémies infantiles.

L. C.

  Une étude sur 1000 femmes enceintes
  Le chiffre seuil : 1,6 mT
  L'équivalent : un champ émis par un radio-réveil a 30 cm de la tête




Enfants
Risques de leucémie


Exposés régulièrement à des champs magnétiques faibles, les enfants voient augmenter de façon significative la possibilité de développer une leucémie avant 15 ans.

Juin 2001. Après dix ans d'études épidémiologiques, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) pousse enfin l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à revoir la position des extrêmement basses fréquences (ELF : Extremely Low Frequencies) dans son classement des substances et des ondes nocives. Considérées jusqu'alors comme " non cancérogènes", les ELF -de 1 à 100 kilohertz (KHz) - montent dans la catégorie 2b des produits "peut-être cancérogènes".

L'OMS se range ainsi du côté des scientifiques qui multiplient et croisent les études épidémiologiques sur la santé des populations les plus exposées aux champs magnétiques des basses fréquences imputables à l'électricité (50-60 Hz). Qu'il s'agisse des conducteurs de train électrique, des employés de compagnie d'électricité ou des riverains de ligne à haute tension, quinze ans d'études ont montré toute une liste de pathologies chez les sujets les plus exposés à ces champs magnétiques. Pour pousser l'OMS à prendre sa décision, le Circ s'est fondé notamment sur une méta-analyse des différentes études européennes concernant les enfants vivant à proximité de lignes à haute tension. Il en ressort qu'exposés en moyenne sur 24 heures à des champs magnétiques à partir de 0,4 mT, les enfants voient augmenter de façon significative leurs risques de développer une leucémie avant l'âge de 15 ans.

- Une exposition prolongée à 0,4 mT
L'équivalent : un champ émis par un  écran d'ordinateur

S'apparentant à un "principe de précaution", la décision de l'OMS est assortie de la mise en chantier de différentes études pour confirmer, ou non, les effets biologiques délétères des extrêmement basses fréquences. En interrogeant sur Internet la base de données des études médicales de l'OMS (www-nt.who.int/pehemf/emfstudies/database.cfm), on en découvre un peu plus de 25 sur le sujet, suivies de la mention "en cours" et de premiers résultats prévus pour 2003-2004. Ces études sont pour certaines épidémiologiques, pour d'autres expérimentales. Surprenant quand on sait qu'en dix ans, plus d'une cinquantaine d'études internationales ont prouvé en laboratoire l'existence d'effets biologiques délétères sur les animaux. Ces travaux ont été réfutés par les scientifiques officiels, faisant valoir que les organismes vivants ne sont pas tous également résistants. Et qu'un effet biologique mesuré sur une souris n'est pas forcément le même chez l'homme.  L. C.




Tous exposés
Baisse des défenses immunitaires


Une étude récente montre que travailler dans un environnement magnétique provoque un effondrement du système immunitaire. Il suffit de déplacer les salaries pour que leurs analyses redeviennent normales. Entretien avec l'auteur de cette enquête.

Sciences et Avenir: Doit-on craindre les champs électromagnétiques (CEM)?

Dr Laurence Bonhomme-Faivre: Ces dernières années, les doutes sur l'innocuité des CEM se sont renforcés. Des études épidémiologiques internationales semblent indiquer une implication dans diverses pathologies comme certaines maladies neurodégénératives, cardiovasculaires, auto-immunes et certains cancers. Des méta-analyses et d'autres études épidémiologiques seront nécessaires pour clarifier la problématique. Il y a aujourd'hui un consensus scientifique international pour reconnaître que des expositions chroniques à des CEM de basse fréquence (50-60 Hz) à une valeur supérieure à 0,3-0,4 microtesla (mT) peuvent entraîner un doublement significatif du risque de leucémie infantile (1). Cela doit conduire à une vigilance accrue, notamment en ce qui concerne les cancers chez l'adulte, et à développer des axes de recherche sur ces thématiques.

Quels autres troubles les personnes soumises à des champs électromagnétiques peuvent-elles développer ?
Des travaux décrivent des troubles neurovégétatifs tels qu'une fatigabilité intense, des céphalées, des troubles du sommeil, une irritabilité, des arthralgies, des vertiges, symptômes qui, à long terme, nuisent à la qualité de vie, mais ces troubles neurovégétatifs peuvent avoir des origines diverses. D'autres études indiquent une plus grande fréquence de dépressions et de suicides mais cela reste à confirmer.

Comment savoir si les champs magnétiques ont réellement un effet sur la santé ?
En étudiant, par exemple, leurs effets sur des populations exposées comparativement à des populations témoins non exposées ou peu exposées, ou en mesurant l'évolution de paramètres biologiques et cliniques de personnes exposées, qui, ensuite, sont retirées de l'exposition.

Récemment, avec le Dr Frédérique Szabason, nous avons mesuré les paramètres immunologiques de personnes exposées durant trois mois à des champs magnétiques variant de 0,4 à 12 mT provenant d'un transformateur. Les lymphocytes totaux, les CD8 (cellules de l'immunité) et les NK ("natural killer") de ces personnes présentaient des valeurs inférieures à celles des normes du laboratoire (2).

Cette étude confirme un premier travail réalisé en 1998, où nous avions décrit des problèmes hématologiques et immunologiques chez des sujets exposés dans les mêmes conditions comparativement à une population témoin (3). Dans les deux études, ces personnes ont été soustraites de l'exposition. Ultérieurement, de nouveaux prélèvements ont permis de constater que leurs paramètres immunitaires avaient significativement remonté : ce qui va dans le sens d'une imputabilité de l'effet à l'exposition. Des études complémentaires seront nécessaires pour confirmer ces observations.

Peut-on incriminer les champs magnétiques dans le développement de certains cancers?
L'origine de la plupart des cancers est multifactorielle et mal déterminée, sauf pour certains où le rôle de virus et toxiques cancérogènes est établi. Il est clair qu'une baisse des défenses immunitaires est un mécanisme qui peut concourir à l'accroissement de ces pathologies, tout comme chez les personnes qui prennent des traitements immunosuppresseurs ou sont immunodéprimées et qui développent à long terme un peu plus de cancers que la population générale. Plusieurs publications montrent que les champs électromagnétiques peuvent entraîner une diminution des défenses immunitaires, ce qui peut être un des mécanismes qui concourent à l'augmentation de cancers.

Comment expliquez-vous que, malgré la multiplication des études, les experts ne soient pas capables d'avoir un avis tranché sur les effets des champs magnétiques ?
Pour permettre des conclusions, les études épidémiologiques exigent des populations importantes exposées et non exposées, et cela pour l'ensemble des pathologies en cause : cela nécessitera du temps avant d'avoir une réponse définitive. Il y a peu de publications qui étudient les effets biologiques indésirables des CEM sur des populations exposées et la plupart des études expérimentales abordent des systèmes complexes d'exposition qui reflètent mal les conditions d'expositions humaines. Peu de professionnels de santé ont analysé le risque des champs électromagnétiques. Finalement, on se retrouve avec un panel d'experts peu nombreux, pas toujours indépendants, et pratiquement pas de référents médicaux des pathologies suspectées d'être augmentées par les CEM (neurologie, cancérologie, hématologie). Contrairement à d'autres pays, la France n'a pas encore réalisé d'étude épidémiologique concernant les expositions à des CEM à l'exception de celles effectuées par EDF sur ses populations de travailleurs.

Que pensez-vous de nos mesures relevées dans les voitures ?
Il peut y avoir de plus en plus de champs électromagnétiques dans certaines voitures du fait de la multiplication, entre autres, des appareils embarqués comme la climatisation, les lève-vitres électriques, le GPS... Il faut quand même relativiser car nous ne sommes pas en permanence dans nos véhicules ; le risque serait donc faible et dépendant du véhicule. En revanche, pour ceux dont la voiture est un outil de travail, il serait intéressant de réaliser des études de dosimétrie individuelle, et éventuellement des études épidémiologiques. Les constructeurs automobiles devraient être sensibilisés à ce problème, surtout ceux dont les véhicules engendrent des champs électromagnétiques supérieurs à 0,3 mT lorsqu'il roule.

Les champs magnétiques sont-ils seulement nocifs ?
Il ne faut pas uniquement s'intéresser aux effets délétères. Dans le futur, nous pourrons sûrement utiliser le champ magnétique comme modulateur de la thérapie médicamenteuse. Des travaux indiquent qu'ils peuvent modifier les effets pharmacologiques de certains médicaments. Les champs électromagnétiques font partie intégrante de notre environnement moderne, offrant des avantages technologiques indéniables. Nous devons cohabiter avec intelligence en répondant aux interrogations posées et en adoptant des mesures préventives pour protéger certaines populations trop exposées.

Propos recueillis par S. R.

1) A. Ahlbom, N. Day, M.Feychting, E. Roman, J Skinner, J Dockerty, M Li et al : «A Pooled Analysis of Magnetic Fields and Childhood Leukaemia ». Br J Cancer 2000, 83, 5, 692-98.
S Greenland, A. Shepard, W.T. Kaune, C. Poole, Ma. Kelsh: «A Pooled Analysis of Magnetic Fields, Wire Codes and Childhood Leukemia ». Epidemiology 2000,11: 624-34.

2) F. Szabazon, L. Bonhomme-Faivre, S. Déoux, P. Déoux, R. Santini: «Significant Increase of Leukocytes, NK and Interleukin 2 in Humans After The End of 0.4 mT-12 mT Subchronic Exposure ». 24th annual meeting BEMS, P 247, 2002 Québec.

3) L. Bonhomme-Faivre, S. Marion, Y. Bezie, H. Auclair, G. Fredj, C. Hommeau. « Study of Human Neurovegetative and Hematologic Effects of Environmental Low Frequency 50Hz Electromagnetic Fields Produced by Transformers ». The Archives of Environmental Health, 1998,53,2,87-92.





Sciences et Avenir, décembre 2002

"Téléphone portable
Risque confirmé
"

Tandis qu'un rapport du Sénat incite à la prudence, des études françaises financées par les opérateurs reconnaissent la nocivité des micro-ondes des téléphones portables.

  Les portables sont-ils dangereux pour la santé ? La question vient de rebondir avec le récent rapport des sénateurs Lorrain et Raoul, qui conclut qu'il n'existe aucun danger côté antennes, tout en reconnaissant les effets biologiques des téléphones portables et en recommandant notamment l'usage d'un kit piéton avec oreillette. Car les micro-ondes des portables donnent la migraine aux rats et tuent les embryons de poulet. Tels sont les résultats de deux expériences anciennes et maintes fois décriées, que des laboratoires publics français viennent de confirmer. Florence Battelier, à l'Inra de Tours, a ainsi renouvelé l'expérience menée il y a quelques années par Madeleine Bastide à l'université de Montpellier, qui consiste à placer un téléphone portable en fonctionnement à quelques centimètres au-dessus d'oeufs fécondés, à l'intérieur d'un incubateur. Résultat: 55 % des embryons meurent au bout de 21 jours. Dans le lot "témoin" placé dans un incubateur semblable mais sous un téléphone éteint, la mortalité n'atteint que 30 %.
"Il faut distinguer les effets biologiques (réversibles) des effets sanitaires (pathologiques)", tempère la biologiste en charge de cette expérience financée par Bouygues Télécom, qui admet toutefois que cette forte mortalité est le signe d'une toxicité pour les embryons de poulets.

Rats et poulets aux micro-ondes
Le discours du professeur Pierre Aubineau est moins nuancé. Directeur de recherche au CNRS-université de Bordeaux 2, il a mis en évidence, chez le rat, la perméabilisation de la barrière sang- cerveau par les micro - ondes des téléphones portables. " Il s'agit clairement d'un effet pathologique, prévient-il. Ce phénomène entraîne la formation de micro-oedèmes dans le tissu cérébral et une réaction inflammatoire des méninges. Les tissus cérébraux ne sont pas aptes à se défendre contre une telle intrusion. La migraine en est une conséquence à court terme, réversible. Mais on ne peut exclure, sur le long terme, la survenue de pathologies indirectes. "

Un avertissement à prendre très au sérieux : son auteur est un spécialiste de la circulation sanguine cérébrale et de la migraine. Membre du groupe d'experts auteur du rapport Zmirou, rendu fin 2001, il a coordonné les études sur les animaux du programme français Comobio (Communications mobiles et biologie), lancé en mai 1999 et en partie financé par des opérateurs. Le chercheur a exposé des rats à des micro-ondes de 900 MHz pulsées, en proportionnant la puissance à la dimension de la tête des animaux pour reproduire les conditions d'utilisation des téléphones portables. Avant et pendant l'exposition, une solution d'albumine séreuse de bœuf liée à un marqueur fluorescent a été injectée aux cobayes. En temps normal, cette protéine est bien trop grosse pour passer au travers de quelque vaisseau sanguin que ce soit, a fortiori au travers des vaisseaux cérébraux : ces derniers sont tapissés par une couche de cellules qui assurent une fonction de filtre ne laissant passer dans les tissus cérébraux que les éléments utiles au maintien de l'équilibre très particulier qui règne dans cet organe extrêmement protégé. Ce filtre, appelé "barrière sang-cerveau" ou "barrière hémato-encéphalique", ne s'ouvre que sous l'effet de stimuli divers, tels qu'une élévation de plusieurs degrés de la température, une forte crise d'hypertension, un traumatisme crânien, les rayonnements ionisants... et les micro-ondes des téléphones portables.

Pas de risque selon le ministère de la Santé
Le marqueur fluorescent a en effet rendu bien visible le franchissement de la barrière sang-cerveau par l'albumine séreuse de bœuf, probablement accompagnée par d'autres éléments plus petits tout aussi indésirables. Après deux heures d'exposition à un DAS (débit d'absorption spécifique) de 0,75 W/kg, correspondant à une qualité moyenne de communication, le phénomène se manifeste dans la méninge et dans la partie du cerveau située directement sous l'antenne. Et à 3 W/kg, l'ouverture de la barrière hématoencéphalique se produit, chez le rat, après dix minutes d'exposition. "La circulation sanguine cérébrale du rat est très proche de celle de l'homme", précise le professeur Aubineau, qui suggère aux personnes prédisposées à la migraine et aux utilisateurs présentant ce symptôme de réduire leur niveau d'exposition.
"D'autres expériences en cours achèvent de montrer par quel mécanisme les micro-ondes GSM peuvent modifier ainsi la structure et le métabolisme des vaisseaux sanguins, révèle le chercheur. Les micro-ondes induisent les cellules cérébrales et méningées à produire en excès une série de protéines dites du choc thermique émises par des cellules en état de stress, quelle que soit la cause première de ce stress."
Des résultats inquiétants, à opposer au discours du ministère de la Santé, qui affirmait encore cette année qu'il "n'existe pas aujourd'hui de preuve scientifique démontrant que l'usage des téléphones mobiles présente un risque pour la santé".
"Nous espérons que l'intérêt des opérateurs de téléphonie mobile pour ce type de recherche ne se démentira pas, conclut le professeur Aubineau, et que les organismes publics comme le CNRS, l'Inserm ainsi que les ministères concernés voudront bien mesurer l'importance de promouvoir une recherche indépendante dans ce domaine très controversé. "

Annie Lobé"




DÉCEMBRE 2002 - SCIENCES ET AVENIR p. 29
"Une mesure "fantôme"


Le débit d'absorption spécifique (DAS) mesure l'échauffement supposé du cerveau avec un téléphone portable à partir d'un "fantôme" - récipient rempli d'un gel. Mais quel effet sur le cerveau réel ?

Le débit d'absorption spécifique va-t-il devenir un argument de vente? Cette mesure de l'énergie absorbée au. niveau de la région de la tête proche du téléphone (en W/kg, watts par kilogramme) doit déjà figurer dans la notice de chaque portable mis sur le marché. Mais les valeurs de DAS -qui ne doivent pas excéder 2 W/kg selon une recommandation européenne de juillet 1999 pourraient bientôt apparaître sur la fiche de chaque modèle en magasin. C'est ce que propose le rapport "Téléphonie mobile et santé" présenté au Sénat il y a quelques jours.

Curieux quand certains scientifiques contestent le DAS depuis des années.  D'abord, parce que les constructeurs utilisent un fantôme, récipient en plastique rempli d'un pourgel, pour  évaluer la température  résultant de l'exposition à  un téléphone portable. Les mesures sont donc théoriques et ne rendent pas compte de l'absorption réelle de micro-ondes par des tissus vivants, qui plus est par le cerveau. Ensuite, le DAS n'est pas une valeur fixe : les téléphones portables adaptent en effet leur puissance d'émission, à la qualité des conditions de  réception du signal émis par l'antenne-relais la plus proche. La position par rapport à cette antenne de la tête de l'utilisateur et la main qui tient le téléphone peut aussi en modifier la puissance. Il en va de même si la communication est effectuée pendant un déplacement. Quant à la puissance émise par l'antenne des portables, elle n'est ni communiquée,  ni même contrôlée. Une solution consisterait peut-être à afficher sur le téléphone le DAS total correspondant à chaque communication, afin de sensibiliser l'utilisateur aux conditions de réception."

 

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